APB : l’Etat doit donner plus de moyens aux universités pour accueillir les étudiants
APB est de retour(La procédure d’admission post-bac) ouverte depuis le 20 janvier et avec elle, le droit pour chaque jeune de développer son projet d’émancipation. Mais qu’en est-il vraiment ?
Cette ouverture survient dans un contexte pré-électoral faite d’annonces gouvernementales. Le numerus clausus sera augmenté de 478 places. Les rémunérations des enseignants-chercheurs, des chercheurs, des ingénieurs et des personnels des bibliothèques devraient être revalorisées pour un budget total de 130 milliards d’ici à 2020, dont 52 millions en 2017. Enfin, le Gouvernement a retiré l’examen par le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche du projet de décret légalisant l’usage du tirage au sort pour départager les étudiants dans les filières sous tension.
Ces annonces sont clairement insuffisantes. La précarisation des doctorants et enseignants-chercheurs se généralise, les déserts médicaux s’accroissent, rappelant le cruel besoin de professionnels de santé partout sur le territoire.
Etait-ce sa réponse face à la hausse du nombre d’étudiants ? Celui-ci ne cesse en effet d’augmenter : plus 2,8 % en 2015-2016 par rapport à l’année 2014-2015 (qui était déjà en hausse de 2,1 %), soit environ entre 30 et 40 000 étudiants de plus à l’université.
Dans l’académie de Créteil on annonce 1000 étudiants supplémentaires pour la rentrée 2017 et 3000 en 2018.
Au lieu d’opérer un plan de titularisation des contractuels, accompagné d’un programme d’extension des universités, le Gouvernement opère par rustines.
Pourtant, investir dans l’enseignement supérieur génère une élévation du niveau d’éducation (et donc de niveau de vie), de la productivité, de l’innovation et plus d’emplois. Or, comme l’écrit l’économiste Thomas Piketty, « les budgets alloués aux universités et aux autres établissements d’enseignement supérieur », « ont stagné depuis 2012 (…) alors que les effectifs étudiants ont progressé de près de 10%. Autrement dit, l’investissement éducatif réel par étudiant a nettement baissé en France de 2012 à 2017, alors même que l’on ne parle que d’économie de l’innovation, de société de la connaissance ».
Et si on mettait les discours en accord avec les actes ?