Aide à l’installation des médecins : la grande hypocrisie !

Aide à l’installation des médecins : la grande hypocrisie !

Le gouvernement renforce les inégalités territoriales de santé

Combattre les inégalités sociales et territoriales d’accès à la santé. Tel est l’objectif affiché par la ministre Agnès Buzin qui a présenté, le 18 septembre dernier, la nouvelle stratégie nationale de santé pour les 5 ans à venir. Comment alors comprendre la méthode arrêtée par le gouvernement pour définir un nouveau zonage d’aide à l’installation des médecins ?

Tandis que l’on fait apparaitre de nouveaux critères qui manquent cruellement de pertinence, tels celui de l’accessibilité qui ne prend en compte que les réseaux routiers, aucune mention n’est faite d’un critère social. De ce fait, l'introduction de ces critères pernicieux bénéficie très largement à l’ouest parisien et exclut presque entièrement la Seine-Saint-Denis.

Devant le tollé de l'ensemble des acteurs de terrain mais aussi des syndicats, de la Fédération Hospitalière de France, de la fédération nationale des centres de santé et des départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, l'Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France a rectifié partiellement l’erreur en introduisant un paramètre d'indice de développement humain( IDH).

Reste que des villes telles que Versailles, Saint-Germain-en-Laye ou Saint-Cloud demeurent dans la sélection nationale d’attribution des aides. Qui plus est, le versement de ces aides n’est pas conditionné au conventionnement du praticien en secteur 1 c’est-à-dire sans dépassement d’honoraires. Nous notons au passage que les médecins inscrits en secteur 2 bénéficient également d’une aide régionale.

Ainsi, le gouvernement renforce les inégalités d’accès aux soins et participe à la création de nouveaux déserts médicaux, dans les départements où l’on a pourtant le plus besoin d’accompagnement public, sanitaire, social et économique.