Communiqué de presse : Non à la hausse des droits d'inscription !
COMMUNIQUE : NON A LA HAUSSE DES DROITS D'INSCRIPTION !
Le Premier ministre a annoncé une hausse des droits d'inscription à l'université pour les étudiants étrangers hors Union européenne. Entrer en licence coûtera désormais 2770 euros (contre 170 actuellement), intégrer un master 3770 euros (243 aujourd’hui).
Comble de l'affaire, Edouard Philippe a fait cette annonce lors des Rencontres universitaires de la Francophonie.
Quel message envoyé ! Alors que le système universitaire français est reconnu dans le monde entier pour son accessibilité, alors que de nombreux étudiants étrangers disposent de peu de moyens, cette réforme poursuit un objectif immédiat : attirer les étudiants étrangers riches pour remplir les caisses des universités, au détriment des étudiants étrangers des classes moyennes et populaires. Etant entendu que le gouvernement n'a pas l'intention de prendre réellement en compte la hausse de la démographe étudiante et donc qu’il n'augmentera pas significativement les dotations aux établissements d'ESR.
Quid des coopérations entre les universités françaises et extra-européennes? Quid de la participation à la formation des cadres de ces pays, non pas en pré-selectionnant par l’argent les enfants de l’élite mais en apportant notre contribution à tous les jeunes, assurant ainsi une coopération internationale essentielle pour l’avenir de tous ! Et s’il fallait encore un argument, démontrant là encore l’ineptie de cette mesure, quid de la contribution économique de ces étudiants évaluée à 4,5 milliards d’euros (pour un coût de 3 milliards) ?
Mais personne n'est dupe de la stratégie à long terme. Emmanuel Macron envisage en réalité d'augmenter les frais d'inscription pour tous les étudiants, et cette mesure n'est que la première étape d'une réforme plus globale. D’ailleurs, le rapport de la Cour des Comptes, révélé hier par un article du Monde, prépare le terrain et surtout les esprits... en commençant par le master (+297% de hausse préconisé !) et le doctorat (+105% préconisé) !
Cohérent avec son objectif d'introduire la sélection à l'université et d'empêcher les classes populaires d'y accéder, le Gouvernement cherche à ouvrir ainsi un nouveau marché à ses amis banquiers : l’endettement étudiant. Avec des universités presque gratuites, le secteur n'est pas très développé. Mais avec la hausse des droits d'inscription, les étudiants et les familles n'auront plus le choix. Les banques se frottent les mains.
Les conséquences ? On les connaît, il n'y a qu'à regarder outre-Atlantique. Aux Etats-Unis, une crise financière risque de survenir à tout instant à cause du gigantesque endettement étudiant, contraignant des familles et des jeunes à rembourser leurs prêts sur des dizaines d'années. Une merveilleuse façon de « tenir » les gens et de les empêcher d'engager la moindre contestation !
Jeannick Le Lagadec
Conseillère départementale du Val-de-Marne
En charge de l'enseignement supérieur et de la recherche